Je conçois la recherche artistique comme un voyage, au sens de partir à l’aventure, là où l’on se frotte à la surprise du monde. Les formes créées doivent partager cette surprise. Le contexte constitue un paysage, site à résonances de singularités, histoires comme matières avec lesquelles entrer en relation.
Le paysage est ici entendu comme le complexe engendré par les interactions entre de multiples hétérogénéités assemblées, il est alors la représentation d’un écosystème, un ensemble de mondes compris comme les sphères relationnelles de chaque vivant.
Mon travail passe par un arpentage et une récolte d’éléments découverts, ressentis ou devinés. Les articulations entre tous les éléments hétérogènes font oeuvres, les formes en devenir re-jouent la plasticité du monde. J’attends de voir ce qui surgit et pour cela j’ai besoin de me mettre à disposition. L’ un de mes premiers outils faisant office d’inclusion mais aussi d’acte esthétique, est la marche. Les rapports au temps, à l’espace, aux rythmes qu’elle engendre me conviennent. Au cours de la marche, poser le pas devient toucher le sol, se baisser et toucher de la main une pierre plus haute, une branche, une écorce, une feuille ramassée. J’aime commencer à oeuvrer par cette disponibilité à l’imprévisible. Guetter, laisser surgir.
Le sens du toucher est ce rapport d’immédiateté au monde, il accompagne et prolonge par l’empreinte, le contact au monde. Il produit des formes-interstices d’identités en contact, des résultats visuels d’images invisibles. L’empreinte est ici la technique, rudimentaire mais infiniment renouvelée, permettant l’émergence de paysages.
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